L'URCA a été créée le 10 juin 2025 afin de rassembler les Rippeur.euses du Cinéma et de l'Audiovisuel au sein d'un collectif leur permettant d'échanger, de se rencontrer, de partager des informations et de réfléchir à l'évolution de leur métier et de ses conditions de travail dans un secteur en constante mutation. Ce collectif se veut un espace de de réflexion et de libre expression , fiable et sécurisé pour chacun de ses membres.
Cette Charte est évolutive et se construit avec nos adhérents.
Elle a pour but de définir clairement notre poste, nos missions et nos engagements envers notre hiérarchie et nos employeurs, de donner un cadre à nos adhérents et de promouvoir les valeurs qui sont les nôtres, afin d'anticiper et de participer à l'évolution de notre métier. Elle s'adaptera donc aux modifications des Conventions Collectives du Cinéma et de l'Audiovisuel dont il dépend.
Enfin, notre démarche implique également de recueillir et d'établir, par la concertation et l'écoute de nos adhérents, une liste d'attentes ou de revendications, face aux conditions de travail que nous impose ce métier. Ces revendications feront l'objet d'échanges réguliers et d'une écoute attentive et mutuelle avec notre hiérarchie et nos employeurs.
1. Le poste de Rippeur.euse
Aussi appelé machiniste de construction, c'est un.e technicien.ne du cinéma et de l’audiovisuel principalement chargé.e de l'enlèvement, du transport et du stockage des principaux éléments qui constituent les décors d'un film ou d'une série. Il ou elle intervient dès la préparation du film et jusqu'à la fin du tournage. Cela implique le montage, l'installation, le démontage et la remise en état des décors en studio ou en décor naturel. Il ou elle travaille en étroite collaboration avec la quasi-totalité des chef.fes de postes au sein de son département (chef.fe décorateur.rice, ensemblier.ère, chef·fe constructeur.rice et chef.fe peintre...) mais également avec de nombreux membres de l'équipe à commencer par les régisseur.euses d’extérieurs et les 3èmes assistant.antes. C'est un poste central dans la logistique de l’équipe décoration.
2. Les missions de l'URCA
- Créer un réseau humain et solidaire qui œuvre au service et dans l'intérêt de tous ses membres.
- Définir un cadre structurant pour notre profession et ouvert à son évolution.
- Défendre et valoriser les spécificités de notre métier et de nos savoir-faire.
- Établir un lien constructif et durable avec tous les postes du département Décoration en impliquant les différents collectifs associés et partenaires (AADAC, ADC, AFAP, CAD, CCC, CERF, GRAF, MAD...).
Nous avons conscience des contraintes liées à la conception et à la mise en place des décors, processus au cœur duquel les Rippeur.euses sont directement impliqué·es et ce bien avant le début du tournage. Nous comprenons les différentes problématiques susceptibles d'impacter les périodes de préparation et/ou de tournage. Nous sommes capables d'élargir le champ de nos intervention en fonction des besoins de l'équipe Décoration. Nous assumons une adaptabilité et une réactivité soutenues par des compétences plurielles. Nous avons à cœur de nous impliquer quotidiennement tout en préservant de bonnes conditions d'exercice de notre profession, dans le respect du Code du Travail et des Conventions Collectives dont elle dépend.
3. Nos engagements
3.1 La défense de notre métier
Les membres du collectif s’engagent :
- à promouvoir et défendre le métier de Rippeur.euses comme étant un métier à part entière, résultant d’un choix conscient et durable dans leur carrière de technicien.ne du Cinéma et de l'Audiovisuel.
- à tout mettre en œuvre, par le sérieux de leur implication et la gestion de leur temps de travail, afin d’obtenir les meilleurs résultats dans toutes les missions qui leur sont confiées.
- à se rendre disponible au sein de l'URCA dans la limite de leurs possibilités.
- à ne jamais en ternir l'image par des comportements inappropriés, dans et au dehors du collectif. Tout manquement à cette règle élémentaire peut entraîner une exclusion temporaire ou définitive du collectif (cf Statuts de l'URCA).
3.2 Mise à disposition du matériel
Les membres du collectif s’engagent :
- à disposer d'un matériel suffisant et adapté à leurs différentes fonctions de transport, d'installation et de démontage des éléments de décor, ainsi que de moyens de communication et de paiement nécessaires à ne pas retarder ou entraver les missions qui leurs sont confiées. La mise à disposition de tous ces éléments est sujette à la négociation préalable d'une contrepartie financière et d'un accord signé avec leur employeur.
3.3 Obligations administratives
Les membres du collectif s’engagent :
- à respecter scrupuleusement le contrat de travail qui les lie à la Production
- à rendre une feuille d’heures chaque fin de semaine à l’ensemblier.ère, au/à la premier.ère assistant.e et à l’administration de production, conformément au Titre II article 29 de la Convention Collective Cinéma, et au Titre VI article 5 de la Convention Audiovisuelle.
- à rendre ses notes de frais dans les délais demandés par le/la premier.ère assistant.e, notes faisant expressément partie de ses missions et qu'il est en droit d'effectuer sur son temps de travail.
- à fournir à la Production, en amont de sa date d'embauche ou au début du projet, tous les documents nécessaires qui lui seront demandés comme répondant à une obligation légale ou à la facilitation de l'exercice de leur métier.
3.4 Discriminations
Les membres du collectif s’engagent :
- à respecter toutes les règles de droit et de bienséance dues aux personnes dans l'exercice de leur fonction, au sein de tous les départements de l'équipe du film et en dehors.
- à rester vigilant en toutes circonstances face à tout type de discrimination, de harcèlement ou d'agression dont ils pourraient être témoins et à les signaler le cas échéant aux référents qui occupent cette charge.
- à se rendre disponible pour toutes les formations susceptibles de leur être proposées par la Production dès lors qu'elles s'inscrivent dans un cadre légal d'accompagnement.
3.5 Enjeux écologiques
Les membres du collectif s’engagent :
- à respecter toutes les règles et consignes mises en place par la Production afin de favoriser l’émergence et la pérennité de méthodes de travail écologiquement soutenables et à s’impliquer activement chaque fois que cela est nécessaire.
4. Annexes, Contributions et Évolutions
L'URCA est un collectif égalitaire, inclusif, tolérant, laïque et apolitique. Ce collectif regroupe et représente des Rippeur.euses et fait le lien entre eux et notre hiérarchie, nos employeurs ou nos représentants syndicaux, à la stricte condition que cette demande soit librement formulée par la ou les personnes concernées et consentie par l'URCA. Notre collectif ne peut ni se substituer à la démarche individuelle d'un salarié, ni être tenu responsable de cette démarche si elle n'a pas fait l'objet d'un consentement mutuel préalable.
La charte de l'URCA est une base de travail ayant pour but de mettre à disposition de ses adhérents, de leurs collègues Rippeur.euses et de leurs collaborateur.rices, un cadre sécurisé d'écoute, de partage et de soutien de qualité. L'URCA se réserve le droit de la faire évoluer après consultation de ses adhérents, en fonction de nos besoins, de l'évolution de nos secteurs d'activités et de nos conditions de travail.
L'URCA encourage et revendique des pratiques professionnelles respectueuses et des relations de confiance avec tous les acteurs de l'industrie du Cinéma et de l'Audiovisuel. Nous pensons qu'il est indispensable que nos métiers évoluent dans un climat de partage constructif et apaisé.
L'URCA est amenée à désigner des représentants et porte-parole, à définir des règles de fonctionnement et à créer des pôles de réflexion et d'action. Ces différents points seront traités en concertation avec l'ensemble de nos adhérents et sont définis par nos STATUTS. Ils sont à la disposition de nos adhérents et de toute personne ou collectif qui en ferait la demande.
Très majoritairement masculine car à l'image de la profession qu'elle représente, l'URCA promeut néanmoins l'égalité femme-homme, se refuse à toute discrimination de genre et privilégie l'utilisation de l'écriture inclusive dans sa communication.